System of Government for Canada: Difference between revisions

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<blockquote>''Military establishment of Canada; institution of a two-battalion Canadien regiment.''</blockquote>
<blockquote>''Military establishment of Canada; institution of a two-battalion Canadien regiment.''</blockquote>


Ici c'est uniquement à l'Angleterre que j'ai l'honneur de parler. Les États-Unis de l'Amérique ramassent déjà les préparatifs de la bâtisse d'une [[ville]], à la distance de quelques milles de Montréal. En cas de guerre, si la colonie n'est pas constamment pourvue d'une armée à faire face, dès l'entrée à l'ennemi, dès lors, le  voilà descendant de plein pied, jusqu'aux portes de la capitale, c'est-à-dire, maître et souverain de toute l'étendue de la colonie[1] : Québec (quelques fortifications, que l'industrie aujourd'hui mal calculante, puisse entasser) peut tomber, sans coûter même la dépense d'un coup de canon. Il n'est que la providence canadienne, qui puisse l'enlever à cette dernière destinée, imparable par toute autre voie; mais si les habitants sont pris par voie de fait et d'emblée au premier pas de l'irruption, leur prise ne décide-t-elle pas de la chute de la capitale? Je m'arrête à l'explication; le patriotisme m'en fait une loi. J'en dis assez pour faire entendre la nécessité d'arrêter l'invasion du premier coup. Déléguer aux troupes nationales de l'Angleterre ce premier office de résistance, exigerait une grosse armée en Canada, dont la valeur, en produit, ne répondrait pas à la valeur de l'entretien. C'est donc aux Canadiens à être ici leurs propres défenseurs, et leurs principaux gardiens : mais il faut les initier, les discipliner dans la science militaire, et les appuyer de chefs, sur les traces de qui, ils puissent marcher avec confiance et avec courage à la défense de leur patrie.
Here it is only to England that I have the honor to speak. The United States of America already collects the preparations of the building of a [[city]], at a distance of only a few miles from Montreal. In the event of war, if the colony is not constantly equipped with an army to face as the entry of the enemy, consequently we will see it descending fermly all the way to the doors of the capital, i.e., become master and sovereign of all the extent of the colony[1]: Quebec (whatever fortifications which today's poorly calculating industry may pile up) can fall, without the cost of a single canon shot. It is only the Canadian providence, which can save it from this finaly destiny, imparable in any other way; but if the inhabitants are taken by surprise on the first step of the irruption, doesn't their reaction decide the fall of the capital? I stop here for an explanation; patriotism makes me a law of it. I will say enough to make the need of stopping the invasion right away clear. To delegate to the national troops of England this first office of resistance, would require a large army in Canada, whose value, in product, would not correspond to the value of maintenance. It is thus to the ''Canadiens'' to be their own defenders, and their principal guards: but it is necessary to initiate them, discipline them in military science, and to support them with chiefs, on the traces of whom, they can go with confidence and courage to the defense of their fatherland.


[[Image:Montigny.jpg|thumb|left|Jean-Baptiste Philippe Testard de Montigny]]Un régiment à deux bataillons, répandu graduellement dans toute l'étendue de la colonie, formerait dans ses cantonnements divers, par l'émulation et l'exemple, les milices des paroisses respectives : le Canada, sur ce plan, deviendrait sous peu tout militaire et soldatesque. Ce serait alors à lui, et à la bravoure de ses enfants, à se défendre; au moins puis-je assurer d'avance, que s'il tombait, il ne tomberait qu'avec honneur. Ce régiment ne devrait être commandé, (j'entends dans les places subalternes) que par des officiers canadiens : d'abord, ce serait là une entrée ouverte à tant de braves Canadiens, dont les services et les exploits restent aujourd'hui sans aucune récompense de la gratitude publique de la nation, que la générosité a toujours distingué dans tous les temps. Je la fais elle-même juge du trait suivant. Au commencement des derniers troubles, la renommée vint tout à coup à publier, que le général américain détachait un corps de 200 hommes pour voler au secours de [[Battle of the Cedars|Fort de cèdres]], attaqué par nos milices. Nos officiers qui étaient à portée, ne se trouvaient alors sous la main que de 30 Canadiens : ils ramassent à la hâte 60 sauvages; et, malgré une inégalité si marquée, ils volent à la rencontre de l'ennemi, ils attaquent, le renversent, et le défont au premier choc : et avec 80 hommes victorieux, qui leur restaient, ils font 180 soldats prisonniers, le  commandant à leur tête; et à cette victoire le Fort des cèdres tomba. C'est la plus brillante action qui ait illustré les armes du roi, dans ces contrées; mais elle coûta cher à un de nos braves gentilshommes canadiens, ([[Jean-Baptiste Philippe Testard de Montigny|M. de Montigny]], l'aîné) qui de sa main avait fait prisonnier un des principaux officiers ennemis : au départ des Américains il la paya de ses terres ravagées, sa maison, et ferme réduites en cendres, et de sa fortune entièrement ruinée. Ces pertes exposées modestement à la justice du gouvernement, le bureau de la trésorie répond, que c'est là la fortune de la guerre, qui s'est déployée à ravages identiques, dans les îles anglaises de l'Amérique, qu'il serait de justice égale, c'est-à-dire d'impuissance nationale d'indemniser.
[[Image:Montigny.jpg|thumb|left|Jean-Baptiste Philippe Testard de Montigny]]Un régiment à deux bataillons, répandu graduellement dans toute l'étendue de la colonie, formerait dans ses cantonnements divers, par l'émulation et l'exemple, les milices des paroisses respectives : le Canada, sur ce plan, deviendrait sous peu tout militaire et soldatesque. Ce serait alors à lui, et à la bravoure de ses enfants, à se défendre; au moins puis-je assurer d'avance, que s'il tombait, il ne tomberait qu'avec honneur. Ce régiment ne devrait être commandé, (j'entends dans les places subalternes) que par des officiers canadiens : d'abord, ce serait là une entrée ouverte à tant de braves Canadiens, dont les services et les exploits restent aujourd'hui sans aucune récompense de la gratitude publique de la nation, que la générosité a toujours distingué dans tous les temps. Je la fais elle-même juge du trait suivant. Au commencement des derniers troubles, la renommée vint tout à coup à publier, que le général américain détachait un corps de 200 hommes pour voler au secours de [[Battle of the Cedars|Fort de cèdres]], attaqué par nos milices. Nos officiers qui étaient à portée, ne se trouvaient alors sous la main que de 30 Canadiens : ils ramassent à la hâte 60 sauvages; et, malgré une inégalité si marquée, ils volent à la rencontre de l'ennemi, ils attaquent, le renversent, et le défont au premier choc : et avec 80 hommes victorieux, qui leur restaient, ils font 180 soldats prisonniers, le  commandant à leur tête; et à cette victoire le Fort des cèdres tomba. C'est la plus brillante action qui ait illustré les armes du roi, dans ces contrées; mais elle coûta cher à un de nos braves gentilshommes canadiens, ([[Jean-Baptiste Philippe Testard de Montigny|M. de Montigny]], l'aîné) qui de sa main avait fait prisonnier un des principaux officiers ennemis : au départ des Américains il la paya de ses terres ravagées, sa maison, et ferme réduites en cendres, et de sa fortune entièrement ruinée. Ces pertes exposées modestement à la justice du gouvernement, le bureau de la trésorie répond, que c'est là la fortune de la guerre, qui s'est déployée à ravages identiques, dans les îles anglaises de l'Amérique, qu'il serait de justice égale, c'est-à-dire d'impuissance nationale d'indemniser.
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